Trouver la joie, pas si simple
Qu’est ce qui va vous rendre le plus joyeux? Un somptueux dessert d’anniversaire, un réveillon aux Seychelles ou passer un col à 5000m au Népal?
Drôle de question n’est ce pas…pourtant, vous n’arrêtez pas de jouer à ce petit jeu !
Est ce que, dans tout ce que vous faites, vous ne chercheriez pas consciemment ou inconsciemment à trouver un état d’amour de paix ou de joie?
Et si vous êtes honnête, vous vous êtes aperçu que vous êtes de bien piètres devins…ce que vous anticipez ne s’avère pas toujours aussi plaisant que prévu.
J’adore cette citation (approximative) de Thich Nhat Hanh :
ce qui est merveilleux avec la technologie et les transports aujourd’hui, c’est qu’on peut être malheureux à l’autre bout de la terre !
Thich Nhat Hanh
D’un autre côté, la joie peut tout à fait se manifester dans des moments inattendus.
Une chose est certaine, la joie ne se programme pas par le mental et il n’y a pas de relation directe entre ce que vous faites pour l’obtenir et le fait de l’expérimenter.
Cet article est présenté à la Croisée des Blogs organisée ce mois-ci par Brice du blog « sourire au stress« .
Combien de fois avez-vous misé sur une soirée où vous vous êtes ennuyé ferme malgré l’apéro et le champagne ?
Vous trouverez à la fin de cet article quelques « recettes » pour apporter plus de joie dans votre vie. Je vous donne aussi la couleur de la joie dans la psychologie des couleurs.
Et pour ceux qui veulent aller plus loin, je vous parle d’un autre type de joie.
Trouver la joie et programme de survie
En fait, la joie n’est pas la priorité du cerveau. Ce dernier cherche à vous maintenir en vie le plus longtemps possible.
Pour cela, il enregistre les expériences négatives afin de vous éviter de les vivre à nouveau. Il vous protège ainsi en gardant en mémoire ce a été pénible et douloureux.
C’est un peu comme si vous gardiez toujours dans un petit coin de votre tête les mémoires difficiles de façon à les comparer à chaque instant avec ce que vous vivez pour être certain de ne pas avoir à les revivre.
Le bon côté de l’affaire, c’est que vous êtes protégé. La mauvaise nouvelle, c’est que vous êtes sans le savoir dans un contrôle constant, même si vous ne le sentez pas.
Votre cerveau est donc programmé pour vous permettre de vivre le moins de stress possible et vivre la joie est malheureusement le cadet de ses soucis.
Ruminer n’est donc pas qu’une mauvaise habitude, c’est aussi une survie programmée afin d’éviter le pire.
Selon Marci Shimoff « Bonheur sans raison », votre mental est comme un disque rayé qui repasse les mêmes rengaines toute la journée.
Sur les 60 000 pensées que vous avez par jour, 90 % sont les mêmes que celles que vous avez eues hier, avant hier etc.
Et 80 % de ces pensées sont désagréables (pour les raisons que nous avons vues plus haut), si vous n’y prêtez pas attention.
.
Equilibre et cohérence pour trouver la joie
Les chercheurs ont trouvé que quoi qu’il arrive dans votre vie, vous avez tendance à vous stabiliser à un certain niveau de joie et de bien-être.
De même que vous avez un poids idéal, vous avez un seuil moyen de bonheur et de joie.
Si vous ne faites aucun travail intérieur pour améliorer ce seuil, il tend à rester le même quoiqu’il arrive dans votre vie.
Je vous ai déjà parlé de cette étude qui a été faite sur les gagnants du loto. Bien qu’ils aient à leur disposition de nouvelles conditions matérielles pour améliorer leur vie, en un an, ils retrouvent un niveau de vie et de bonheur identique à celui qu’ils avaient avant le gain magique.
Ce que vous ne savez peut-être pas, c’est que cette étude est valable aussi pour les personnes qui deviennent paraplégiques ou qui subissent un accident grave.
En l’espace de quelques années, elles retournent au degré de bonheur et de joie qu’elles avaient avant leur accident.
Une partie de ce niveau de joie vient de votre histoire familiale et génétique. Une faible partie est déterminée par des circonstances extérieures (travail, relations, richesse)
« Fliquer » pensées et croyances pour trouver la joie
Votre seuil moyen de bonheur et de joie est principalement déterminé par vos pensées, vos croyances et la façon dont vous vivez les expériences que la vie vous propose.
C’est sur ce dernier point que vous avez le plus d’impact. Il est donc possible de modifier votre thermostat bonheur et joie.
Pour ce faire, il va falloir vous observer de plus près et rentrer dans une pratique de la joie. (à ne pas confondre avec le rire qui n’est pas forcément de la joie).
Ainsi, la joie n’est pas forcément innée. Vous pouvez la voir facilement dans le regard des enfants qui ont senti la présence aimante de leurs parents.
Pour ceux qui ont vécu des traumas dès leur plus jeune âge, (voire leur vie intra-utérine), c’est la gravité que vous verrez dans leur regard.
Comment faire donc pour trouver le chemin de la joie émotionnelle, celle qui découle d’un événement, d’une situation ou d’une rencontre?
Elle nait de causes identifiées, c’est d’ailleurs ce qui vous pousse à vouloir la reproduire et c’est aussi la joie la plus accessible. Voici donc 4 façons de la trouver avant de parler d’un autre type de joie.
1°) Trouver la joie par la célébration
Donnez vous des récompenses pour la journée, et créez-vous des petits moments de joie. Décernez-vous l’oscar:
- d’avoir trouvé la fleur la plus parfumée,
- de la meilleure soupe de poireaux que vous ayez faite,
- du nuage le plus bizarre que vous ayez contemplé,
- d’avoir attiré l’oiseau le plus impertinent qui soit venu manger vos miettes,
- de la meilleure dénicheuse de soldes
- du plus bel arrangement vestimentaire que vous ayez fait,
- du visionneur de la vidéo la plus sympa de la journée…etc…
A ce propos, je vous en livre une. C’est une flashmob dans une gare. J’adore ces évènements incongrus dans les lieux publics où se mêlent spontanéité, surprise, curiosité, plaisir et joie du spectacle.
.
2°) Trouver la joie dans la créativité,
Que ce soit la danse ou la musique, laissez-vous emporter par les vibrations de la musique, celle que vous faites ou celle que vous écoutez.
Je vous propose un gospel joyeux de Ron Kenoly. La qualité de la vidéo n’est pas formidable mais la joie qui transpire l’est.
.
3°)Trouver la joie et recréer la sensation.
La joie est la vie en mouvement. Il est d’autant plus facile de trouver la joie si c’est vous qui chantez ou qui dansez.
Pour la saisir lorsqu’elle est là, soyez très présent à vos sensations.
Où sentez vous la joie dans votre corps ? Quelles sont vos sensations ? Qu’est ce que cela vous fait d’élever votre taux vibratoire ?
Vous pouvez alors intensifier et enregistrer la sensation dans votre corps (pas dans votre mental). Vous pourrez ainsi la retrouver et créer de nouveaux circuits neuronaux associés à la joie.
Cette mémoire sensorielle de l’expérience peut redevenir accessible lorsque vous le souhaitez.
4°) Accepter ses émotions pour trouver la joie
Même si cela vous paraît évident, la meilleure façon de trouver la joie, c’est de ne pas chercher à être joyeux lorsque vous êtes triste.
Accepter l’émotion qui se présente sans la qualifier de positive ou de négative permet de la traverser rapidement et d’être disponible à la joie de ce qui est.
Puisque l’émotion est dans le corps, une technique comme Tipi aide à la faire basculer dans une sensation physique afin de lui permettre de se libérer et de ne pas stagner dans le corps émotionnel.
Quitter l’univers mental pour trouver la joie
Je vous ai parlé de la joie émotionnelle car je la distingue de la joie du vivant. Cette dernière est un état, pas une émotion et elle ne dépend pas des circonstances.
Elle est le fruit d’un travail spirituel (un état d’Éveil) et de la sortie de l’illusion de la séparation d’avec le Tout. La joie dont je parle maintenant est un état vibratoire très élevé.
C’est celle que l’on peut voir et sentir chez le Dalaï Lama. Aucune guerre ni aucun drame ne peuvent l’entamer.
Puisque c »est un état d’être, la joie est là sans raison. Elle est issue de la vie et d’une sensation d’unité.
C’est une qualité vibratoire extrêmement communicative qui ne se crée pas artificiellement par des exercices ou des techniques.
Il est pourtant possible de faire un travail sur soi afin de ne pas vous limiter à votre univers mental et vous ouvrir à la vie. De là peut découler la joie.
Penser et ruminer sont des attributs du mental et certainement la meilleure façon de ne jamais trouver la joie. Comment faire alors pour quitter l’univers mental?
En général, dès qu’une pensée s’élève, vous avez la fâcheuse habitude de « discuter avec elle ».
Vous créez ainsi une chaine de pensée accrochées les unes autres en créant un univers mental qui vous éloigne irrémédiablement de l’instant présent, donc de la joie.
Contrairement à ce qui se passe sur le coussin de méditation, Il est difficile d’être totalement présent au fait que les pensées vont et viennent dans votre quotidien.
Que faire avec les pensées?
Par exemple, vous vous réveillez le matin et une pensée vient : j’ai peur. Vous y croyez instantanément. Vous vous identifiez avec la pensée.
Vous vous dites : oui, c’est tout moi, avec ce qui m’arrive c’est normal que j’aie peur. Et puis, maintenant que vous êtes identifié et que vous avez fait vôtre cette pensée, vous continuez le train de pensées…
- J’ai peur de me lancer
- J’ai peur de me lancer parce que je ne suis pas au point.
- J’ai peur de ne pas y arriver.
- J’ai peur de ne pas trouver de clients
- De toutes façons, c’est pas facile à l’âge que j’ai de se lancer
- Il me faudrait plus d »argent…etc…
Votre mental va vous donner 10 000 raisons maintenant pour justifier le fait que vous avez peur. Puisque tout ce avec quoi vous vous identifiez finit par vous limiter, cherchez d’où vient cette pensée.
Ne l’empêchez pas de s’élever mais aller chercher sa source afin de la voir se déliter comme un nuage dans le vent.
En d’autres termes, n’y croyez pas. En fait, il n’y a aucune raison pour que la peur que vous avez attrapée ce matin soit en lien avec ce que vous croyez.
En fait, cette pensée est née de rien, d’un magma informe. Elle s’est élevée et vous l’avez attrapée. Puis vous l’avez justifiée. Maintenant elle est à vous et vous n’êtes pas prêt de vivre la joie sans cause.
Je suis certaine, surtout si vous avez tenté de méditer, que vous êtes d’accord avec le fait d’apprendre à vous désidentifier. Surtout s’il s’agit de pensées concernant la peur qui passent et repassent dans votre esprit.
Cela vous paraîtra moins évident avec la pensée :« Je me sens bien ce matin».
Même scénario : immédiatement vous vous identifiez avec la pensée. C’est tout moi. Et dans l’instant suivant vous allez chercher des raisons à votre bien-être.
Je me sens bien parce que j’ai bien dormi, parce que j’ai médité, parce que je n’ai pas trop mangé hier soir, j’ai bien rêvé etc…
S’identifier à cette pensée limite votre capacité à vivre la joie illimitée car vous lui donnez vous-même une cause.
C’est un peu comme si vous vous limitiez à un petit espace qui s’appelle « je me sens bien ce matin ». Pour trouver la joie dont je vous parle, vous devez déjà cesser de lui donner des bonnes raisons d’être.
Si vous vous levez en surfant sur la vague « je me sens bien ce matin », vous êtes dans l’univers de cette pensée.
Je reste d’accord avec vous, quitte à être identifié à une pensée le matin, autant être identifié(e) à « je me sens bien » plutôt que « je me sens mal ».
Vous pouvez en rester là.
Si vous avez d’autres ambitions, comme celle de trouver la joie sans cause ou tout simplement de la vivre, il va falloir retourner à la source de cette pensée (dite positive) et la laisser se déliter dans l’espace.
Voir qu’elle est née de rien, d’un magma informe ou d’un petit « moi » super positif qui cherche à prendre la parole ou a vous faire un commentaire.
Vous ne lui donnez pas raison, vous n’avez pas besoin de lui interdire de parler non plus.
A ce moment là, vous êtes entre deux pensées. Le champs des possibles et le nuage des probabilités de la vie s’ouvrent à vous.
L’immensité de la vie et un vent de liberté vous submergent. Vous êtes à l’état zéro. Vous ne surfez plus sur la vague limitée d’une pensée.
Vous expérimentez le grand secret des maîtres au petit déjeuner : quand ils mangent, ils mangent. ils ne pensent pas à ce qu’ils vont faire dans la journée ou au fait que la vie est belle, ils mangent.
Alors, quelle couleur pour trouver la joie ?
Vous ne serez pas surpris d’apprendre que la couleur de la joie est la couleur orange, celle des moines thaïlandais.
.
C’est aussi la couleur des débordements, de la colère, de la fête, des désirs ardents, de la vitalité et de l’énergie.
C’est donc la même couleur qui symbolise les désirs et la joie. Dans l’un vous êtes identifié à vos désirs, vous êtes dans la quête de ce que vous désirez parce que vous pensez ne pas l’avoir .
Dans l’autre, vous êtes désidentifié de vos désirs.
Vous ne cherchez plus à les satisfaire mais vous ne les combattez pas non plus, il n’en reste plus qu’un : la vie. Vous ne désirez que ce qui est.
Vous êtes traversé par des pensées de toutes sortes mais vous ne les croyez pas sur parole. Vous ne les faites pas vôtres. Vous ne justifiez pas leur existence. Vous en êtes libre et la joie s’installe.
Et vous, êtes-vous fan de vos pensées? Aimez-vous la couleur orange ?
78 pings