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Juin 05

Comment vivre heureux en 3 leçons…

S’il suffisait de trois leçons pour savoir comment vivre heureux !

 

En fait, ce sont trois voies différentes et je n’ai jamais précisé combien de temps il fallait pour intégrer les leçons !


Je propose cet article à la Croisée des blogs de développement personnel.org lancée par Matt de Acide ici.


Lorsque j’ai rencontré un maître tantrique européen, il m’a raconté sa première entrevue avec un grand maître bouddhiste à la porte de qui il avait frappé dans sa quête de l’illumination.


Le maître lui a demandé de se mettre en méditation devant un caillou et lui a demandé de le faire disparaître afin d’atteindre l’éveil.


Comme il ne semblait pas y arriver au bout de quelques jours, le maître lui a dit: «bon, eh bien, pour vous, ce sera la version longue!»


C’est un peu ma proposition aujourd’hui pour savoir comment vivre heureux. Personnellement, j’ai aussi dû opter pour la version longue, mais qui sait ce qui peut se passer pour vous?


1ère leçon: une histoire initiatique sur le thème de « comment vivre heureux »


J’ai emprunté cette histoire initiatique à Cédric Vimeux.


« L’Empereur du Japon visitait ses provinces.

Un jour, il arriva dans une ville, et vit une cible avec une flèche en son centre. Il se dit que l’archer qui avait tiré avait fait un joli coup.

Quelques mètres plus loin, il vit une nouvelle flèche en plein cœur d’une cible. Et quelques mètres plus loin encore, une troisième. Puis une quatrième.

L’Empereur voulut alors savoir qui était l’extraordinaire tireur qui plantait ainsi chaque flèche en plein coeur des cibles…

Mais lorsqu’il demanda, on lui répondit :

« Oh non, laissez tomber. Ce type est un idiot !

– Comment cela « un idiot » ? demanda l’Empereur. Comment un tel archer pourrait-il être un idiot ?

-C’est très simple, lui répondit-on. Il tire la flèche au hasard, puis il dessine la cible autour seulement après !


Ça, c’est la première leçon sur «comment vivre heureux». Si vous êtes comme l’idiot de cette histoire initiatique, vous n’avez pas besoin de faire vos preuves, d’être admiré ou aimé pour votre savoir faire.


Son bonheur est là où il est. Ce qu’il vit est ce qu’il cherche. Il vit sans intention. Il n’a plus besoin d’alimenter le désir d’atteindre un but.


Il n’y a plus de distance à parcourir entre ce qu’il est et ce qu’il veut devenir, entre ce qu’il a et ce qu’il veut atteindre. Il Est tout simplement. Cela pourrait s’appeler l’éveil.


Le bonheur est inclus et le mot «progrès» n’a aucun sens. Si vous en êtes là, chapeau! Vous n’avez pas besoin de lire la suite.


« Comment être heureux », ça s’apprend?

 


Croyez-vous sincèrement que c’est cela qu’on vous a appris à faire enfant, à dessiner des ronds autour des flèches? A vous contenter d’Être?


Quand vous étiez enfant, vous étiez pur amour, heureux, vivant et libre (bien que dépendant).


Vous êtes nés dans un monde qui tend à réprimer ces états et à vous prouver que ça ne peut pas durer.


Au lieu de vous retrouver dans un monde aimant et sur lequel vous pouvez vous appuyer, vous êtes tombés dans un monde dur, rempli de critiques et de jugements .


Vous avez expérimenté la non validation, l’inadéquation, le rejet et la douloureuse perte de l’amour.


Cette blessure a été entretenue par vos parents, vos amis, vos éducateurs et de tout le monde autour de vous. « Comment vivre heureux » n’était pas au programme!


En tant qu’enfant, la seule réponse que vous avez trouvée au pourquoi de cette perte d’amour a été de vous blâmer vous-mêmes pour l’avoir créé ou mérité.


Au fond de cette blessure inexplicable et insoutenable, vous avez décidé que vous étiez, sans intérêt, pas assez bon, pas digne d’être aimé, un échec, bref, pas comme il faut.


Il fallait bien un responsable et ça ne pouvait pas être les grands héros qu’étaient vos parents. On leur avait fait la même chose donc, inutile de les blâmer.

 

Ce n’était pas vrai bien sûr mais au travers de votre regard d’enfant, c’est devenu la vérité.


Vous en avez déduit qu’on ne pouvait pas vous aimer puisque vous n’étiez pas assez (ceci ou cela) et pas à la hauteur.


Votre inadéquation est devenue la cause de votre souffrance et la justification du manque d’amour que vous receviez.


Vous avez oublié en chemin que la cause de votre souffrance était le manque d’amour que vous viviez et que cette absurdité du monde n’avait rien à voir avec « en faire assez » ou pas ou bien être ou ne pas être adéquat.


A la seconde où vous avez cru que tout venait de vous, vous avez rayé le disque dur interne de votre belle machine.


A partir de ce jour, un seul but à votre existence a été fixé: éviter à tous prix de ressentir à nouveau cette rayure/blessure. « Comment vivre heureux » n’est devenu qu’une seconde priorité.


Comment vérifier si c’est vrai pour vous?



Vous arrive t-il de ressentir une des deux peurs les plus puissantes au monde: ne pas être à la hauteur et ne pas être aimé ?


Regardez de plus près ce qui arrive lorsque vous êtes submergés par une puissante émotion. Voilà, c’est très simple, c’est l’expression même de la blessure.


2ème leçon: Comment faire pour ne plus sentir la blessure?


Deux voies possibles :


1°) La version masculine : être au top, être adéquat, à la hauteur, intéressant, aimable, battant, bref être une réussite.


Vous trouverez toutes sortes d’astuces sur le web pour développer votre capacité de réussite et cela marche puisque tout le monde veut échapper à la blessure….


Ça marche un temps. Parce qu’au fond de mon subconscient je veux réussir pour pouvoir enfin être aimé et oublier le rejet que j’ai subi.


2°) La version féminine : trouver enfin l’âme sœur ou une relation acceptable pour ne pas être seule.


Faire en sorte de s’y accrocher, faire tous les compromis possibles pour que ça marche, aimer l’autre sans conditions…Ça marche puisque tout le monde veut éviter la solitude, la négligence et l’abandon..


Ça marche un temps . Parce qu’au fond de mon subconscient, je garde une condition à mon amour : l’autre doit me faire oublier ce que j’ai enduré comme manque d’amour et d’attention.


Vous l’avez compris, cette deuxième leçon , qu’elle soit masculine ou féminine, est un évitement. Le monde est rempli de recettes pour éviter de sentir: réussir et trouver l’âme sœur!


Ce n’est pas ainsi que vous trouverez la recette de comment vivre heureux, sinon, ça se saurait!


Je ne suis pas comme  » l’idiot » de l’histoire initiatique, je ne cherche pas non plus à éviter la blessure, puis-je trouver « comment vivre heureux » ?

 


Avez-vous régulièrement l’impression de rater la cible ou de ne pas savoir tirer ?


Il nous reste alors à regarder de plus près ce que vous appelez votre cible du bonheur car c’est quand même ce que vous recherchez, non ? Vous allez comprendre comment vous vous prenez pour une cible!




3ème leçon: comment vivre heureux selon les toltèques.


Selon la culture Toltèque (Mexique), nous sommes domestiqués en tant qu’êtres humains.


On nous a appris à rêver : on a donné un nom à chaque chose au lieu de la vivre. On nous a aussi appris à juger selon un formatage de récompenses/ punitions.


Nous sommes ainsi dressés pour apprendre à capter l’attention des autres afin obtenir des récompenses. Cette cible remplace ou passe malheureusement avant celle de « comment vivre heureux »?


Notre vie se divise encore en deux grandes peurs: peur d’être punis (rejetés car pas à la hauteur) et peur de ne pas être récompensés (aimés). Tout le temps peur!


Raoul Ruiz, dans les 4 accords toltèques nous formule différemment cette troisième leçon : quoi qu’il arrive, n’en faites pas une affaire personnelle.


Que se passe t-il lorsque quelqu’un émet un jugement sur vous ou que la vie vous envoie une tuile?


Vous pouvez vous en défendre (non, ça ne me fait rien, je ne vais pas m’abaisser à riposter et ça sert à rien de se mettre dans tous ses états).


Vous pouvez acquiescer (c’est bien fait pour moi, j’avais qu’à…), ou vous mettre en colère (tu n’as pas le droit d’émettre des jugements gratuits sur moi, avec tous les efforts que j’ai faits ou bien la vie est vraiment injuste).


Peu importe votre réponse, la question est : continuez-vous à être parfaitement heureux malgré cela ou vous avez été touché ?


Si vous regardez honnêtement que vous avez été touchés, c’est votre monde d’enfant qui vient de faire irruption et votre blessure de l’époque qui réagit.


La menace de la solitude, de l’insécurité, de l’abandon ou du rejet vient d’être réactivée.


Vous êtes piégés. Vous venez de vous prendre pour une cible. La vie vient de vous créer un problème et vous cherchez à le régler.


L’autre vient de vous manquer de respect et vous cherchez à pacifier la relation ou à le rejeter.


Vous vous promenez avec la chemise ouverte jusqu’à ce que la flèche de la critique ou de la tuile vous attaque en plein cœur et là…vous dessinez une cible autour !


Si vous vous trouvez en présence de quelqu’un qui a besoin de se prendre pour cible, vous allez vous surprendre à le « secouer ». Il cherche une flèche chez vous pour se la planter dans le cœur et dessiner une cible autour pour vous en vouloir éternellement.


D’accord mais je fais quoi avec ça ? on n’avait pas dit « comment vivre heureux »?



Rien justement! Ce scénario est une pure fiction destinée à vous rappeler que votre histoire d’enfant est toujours là, un rien la ravive. Occupez-vous de votre blessure, faites-vous aider mais ne faites rien d’autre. Faites la paix avec le film.


Je vous propose une petite séquence vidéo zen avec Sensei Suzuki et l’art du tir à l’arc. Quelques minutes suffisent pour s’imprégner de sa présence.


Rien de tout ce qui vient de vous arriver n’est vrai. C’est de votre blessure et d’elle seulement dont il s’agit; elle était là bien avant le scénario d’aujourd’hui.


Ce que vous vivez ne dépend que de vous et de la résonance de votre blessure.


L’autre n’a pas le pouvoir de vous rendre heureux (ça vous le saviez un peu) mais il n’a pas le pouvoir de vous rendre malheureux…(aïe, je sens que ça ne va pas passer ça!)


Ce que les autres adultes vivent dépendent d’eux. Ils sont enfermés dans leur monde. Vous n’avez pas le pouvoir de les rendre malheureux. Ni heureux d’ailleurs. (Aïe, ça non plus, ça ne va pas passer!



C’est cela l’enfer, se prendre pour une cible chaque fois que quelque chose de désagréable se passe dans votre vie.


Adieu l’éveil et le bonheur convoité.


Être heureux ne peut venir ni de l’extérieur, ni des réussites ou des efforts fournis. C’est un état intérieur libre des conditionnements de l’enfance.


Quand vous êtes en colère, c’est dans votre corps, quand vous êtes heureux c’est dans votre corps.



« Un bon archer atteint la cible avant même d’avoir tiré » Proverbe zen



On ne progresse pas pour être heureux. On se délivre de ses peurs.

Sur ce même thème, vous pouvez lire l’article de Jonathan du blog « Méditer pour être heureux« .

Que vous inspire cet article? Dites-le dans un commentaire!



 


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