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Sep 01

Comment être heureux quand on souffre ?

Ce que être heureux n’est pas


Je sens que vous n’aimez pas voir dans une même phrase le verbe souffrir et comment être heureux. C’est ou l’un ou l’autre mais pas les deux en même temps !


Vous avez une idée du bonheur sans la souffrance, sans la guerre, sans les maladies, sans les OGM et sans les cafards.


Et pourtant… le Dalaï Lama continue à être heureux… avec les Chinois.


Cet article participe à l’événement inter-blogueurs « Pourquoi pas naturel ? » organisé par le blog Forme et bien-être. Si vous avez lu et apprécié cet article, rendez-vous à la fin de l’article pour voter et choisir les trois articles qui auront retenu votre attention


Être heureux n’exclut pas la souffrance, cela englobe tout. C’est un état d’esprit qui ne divise pas et ne répertorie pas les expériences en bonnes ou mauvaises. Elles sont.


  • En fait, être heureux n’a pas grand chose à voir avec vos conditions de vie. C’est vraiment un état intérieur à cultiver.


  • Être heureux n’est pas proportionnel aux efforts que vous avez faits pour parvenir à cet état. Dans la notion d’efforts, il est question de lutte et de résistance, incompatibles avec le bonheur.


  • Être heureux ce n’est pas exercer un contrôle et développer le pouvoir de faire en sorte que les choses se passent comme vous l’avez décidé.


  • Être heureux , ce n’est pas avoir tout vos désirs exaucés. Ce n’est pas non plus gagner au loto ni tomber par chance sur la hotte du Père-Noël.


On ne devient pas non plus heureux lorsqu’on a résolu tout ses problèmes. En d’autres termes, 30 ans de psychanalyse ne vous feront pas forcément nager dans le bonheur.




Mais bon sang, comment être heureux alors?


Je vous propose la leçon de Narada pour découvrir comment être heureux. Si sa leçon ne vous parle pas, je vous propose aussi un pense-bête plus européen en fin d’article sur la démarche à suivre chaque fois que vous ne vous sentez pas heureux.


Je dis pense-bête car la particularité d’un humain qui souffre, c’est qu’il devient amnésique. Au cœur de la souffrance, vous ne vous souvenez plus que vous avez des outils à votre disposition!


Voici donc un petit conte initiatique tirée du tarot d’Osho Rajneesh.


« Un jour, Narada, le grand mystique indien était en route vers Dieu. Il marchait dans la forêt tout en jouant de la vina lorsqu’il aperçut un vieil ascète sous un arbre. Le vieillard lui dit :

– je t’en prie, pose une question à Dieu pour moi ; Depuis trois vies, je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour atteindre l’éveil, que faut-il de plus ? Quand serais-je libéré ?

Narada acquiesça et s’éloigna en riant. Un peu plus loin, il vit un jeune homme, en train de chanter et de danser en s’accompagnant à l’ektâr (instrument à une corde). Narada le taquina :

– Aimerais-tu toi aussi poser une question à Dieu ?

Le jeune homme continua à danser comme s’il n’avait pas entendu. Quelques jours plus tard Narada revint. Au vieillard il annonça que dieu lui imposait trois vies supplémentaires. Pris de rage, l’ascète jeta son chapelet et ses saintes écritures par terre.

– C’est inadmissible, c’est injuste, encore trois vies !

Narada se tourna ensuite vers le jeune homme qui dansait comme à l’accoutumée.

– Bien que tu ne m’aies chargé d’aucune mission, je me suis permis d’interroger Dieu. Vu la réaction de l’ascète, j’hésite un peu à te révéler ce que j’ai appris.

Comme le danseur ne lui prêtait aucune attention, Narada poursuivit.

– Dieu m’a demandé de te dire que tes vies à venir sont aussi nombreuses que les feuilles de l’arbre sous lequel tu danses pour le moment.

Le jeune homme se mit à tournoyer extatiquement.

– Pas plus que cela ? Il y a tant d’arbre dans le monde et une telle multitude de feuilles… celles d’un seul arbre suffisent donc pour compter le temps qu’il me reste à traverser ? La prochaine fois que tu rencontres Dieu, remercie-le pour moi !

Le jeune homme fut délivré sur le champ des ténèbres de l’inconscient. »


Réfléchissez-y la prochaine fois que vous trouvez une situation inadmissible et injuste. Bon, vous l’aurez compris, on ne prête qu’aux riches… on ne donne l’éveil qu’à ceux qui sont déjà heureux!




L’effort et la mobilisation de l’intention vers le bonheur sont en fait l’obstacle qui nous en sépare et qui nous prive d’être heureux et vivants.


Être heureux est un objectif louable mais on ne peut pas devenir heureux : ou on sait comment le vivre ou on ne sait pas.


Le bonheur ne peut être que dans l’instant, il va falloir réapprendre à vivre à partir de votre nature profonde plutôt que de mobiliser votre bonne volonté.


Comment être heureux malgré la souffrance?


D’une façon générale, les expériences douloureuses sont là pour vous inviter à lâcher prise. C’est leur fonction principale à part vous embêter.


Lorsqu’une «tuile» arrive, vous avez le choix entre mal le vivre ou changer votre regard sur la situation et sur et la façon dont vous allez la prendre.


La physique quantique vous a appris une nouveauté fondamentale : l’expérience à laquelle vous assistez ne donne pas le même résultat que la même expérience vécue seule en laboratoire.


C’est donc votre regard qui modifie la situation. Être heureux ça s’apprend et cela passe par changer votre regard et lâcher prise.




Pourquoi vous n’arrivez pas à lâcher prise


En fait, vous ne savez pas quoi lâcher, vous ne comprenez pas ce que ça veut dire. D’abord, pour lâcher, il faudrait savoir ce que vous tenez!


Vous pensez que les choses sont immuables et nécessitent votre intervention car vous n’avez pas l’expérience d’une vraie transformation sans que vous ayez pris personnellement les commandes.


Ce que vous avez à lâcher c’est la résistance à ce qui est, ce qui vient et ce qui vous arrive surtout si ça ne vous plaît pas.


  • Lâcher, c’est arrêter de croire que si vous n’agissez pas immédiatement en réglant sur le champ la situation, vous allez être submergé.


  • Lâcher c’est arrêter de croire que résister à la situation va l’empêcher d’empirer. Lâcher c’est arrêter de vouloir comprendre logiquement ce qui est en train de se passer.


  • Lâcher c’est arrêter de juger que ce qui arrive est impossible, impensable inadmissible et injuste. Souvenez-vous, l’ascète de l’histoire…


Comment être heureux au cœur de la souffrance en 7 étapes?


Dans un premier temps, cela passe par s’occuper et se sentir responsable de ses états intérieurs au présent. Je parle de situations émotionnelles, je ne parle pas d’un véritable danger auquel vous auriez à faire face.


1- Prendre conscience que quelque chose ne va pas.


Cela vous paraît une « lapalissade » mais il faut que la maison soit en feu, que le chat soit grimpé dans les rideaux, que les enfants pleurent pour que vous ayez un doute.


Puis les portes claquent, l’alarme de la voiture se met à sonner, alors vous commencez à vous rendre compte que quelque chose ne va pas.


Pourtant, tout le monde l’a vu sauf vous: vous êtes à cran, un rien vous contrarie ou vous fait exploser, votre ventre vous fait mal, vous n’avez plus d’ongles ou votre visage est couvert de rougeurs…


2- Tirer des conclusions


Si vous êtes dans cet état, c’est que cela fait un bout de temps que vous êtes mal ! Parfois cela fait une heure, parfois deux jours ou trois mois. Votre capacité à endurer les états difficiles est incommensurable.


En fait, vous avez une forte émotion et vous êtes en train de résister à ce qui arrive. Vous cherchez à ne rien sentir mais le malaise déborde de tous les côtés.


Ce que vous ne savez pas, c’est qu’en dehors du film qui se déroule à l’extérieur, un autre film plus personnel personnel est activé en vous.



3- Tirer les rideaux


Tirer les rideaux ne veut pas dire que vous allez faire comme si rien ne s’était passé. Vous tirez juste les rideaux de la scène pour aller voir en coulisses.


C’est l’étape la plus difficile, on croit qu’il faut rester dans le jus pour en sortir. Or, il faut d’abord en sortir pour savoir dans quel jus on est tombé !


Aller voir en coulisses ne veut pas dire sortir de la scène pour aller boire un apéro au bistro ou faire une grosse méditation ou « textoter » une copine!


En fait, vous n’êtes plus dans la réalité, vous étiez dans une scène que vous avez souvent rejouée et vous avez plongé dans un tunnel.


Vous êtes sans doute très petit à l’intérieur, ce n’est pas le moment de jouer au grand en méditant ou en faisant vrombir les chevaux sous le capot.


Dégagez-vous de la situation sous un prétexte fallacieux, allez vous laver les mains ou prendre l’air. Remettez-vous à respirer car vous étiez en apnée.


Sentez l’atmosphère autour de vous, le sol sous vos pieds, l’eau sur vos mains. Accompagnez votre respiration un moment.


4- Acceptez que ce qui vient de se passer, vient de se passer


Non je n’ai pas fait une faute de frappe en répétant. Curieusement, votre premier réflexe serait de dire, non c’est pas possible, non mais c’est pas vrai, c’est incroyable.


On ne vous demande pas d’être d’accord avec la situation, juste d’accepter que ça vient d’arriver même si vous ne savez pas pourquoi.


Pour le moment, vous en êtes là, ça ne peut pas être autrement. Temporairement, c’est ainsi et vous ne pouvez pas rembobiner.


Si vous n’arrivez pas à accepter ce qui est, acceptez de ne pas accepter ce qui est pour le moment (ce n’est pas une faute de répétition non plus). Dites, j’accepte de ne pas être capable d’accepter ce qui arrive.


Pincez-vous, vous ne rêvez pas, c’est arrivé. Ne sautez pas cette étape en rassemblant votre sang froid pour chercher immédiatement une solution ou une réparation. C’est trop tôt.


5- Observez-vous


Maintenant que vous avez quitté la situation (vous pouvez y rester si vous êtes face à quelqu’un de conscient qui va comprendre votre désarroi et votre démarche).


Dans quel état êtes-vous ?


Quel type d’émotion vous possède (c’est bien le mot qui convient) encore? Peur, colère, tristesse, manque, culpabilité, honte, trahison, jalousie, haine, rejet ?


Regardez à quoi vous pensez, qui vous cherchez à abattre, qui vous allez mener au procès ou par quelle porte vous voulez fuir.


Faites-vous un commentaire : « eh bah dis donc, tu es dans une sacrée colère… ou bien ..mais tu es terrorisé… » En fait, vous devenez un témoin conscient de ce qui se passe en vous. Vous intercalez un observateur entre vous et la situation.



6- Acceptez votre état présent.


C’est surtout cela vivre le présent! L’état dans lequel vous êtes n’est pas une erreur mais votre présent du moment. Ne cherchez pas à vous montrer sous votre meilleur jour.


C’est l’endroit où vous devez pister le jugement à votre égard : si vous êtes triste, soyez triste. Ne vous dites pas que vous avez tout pour être heureux !


Cet état est sans aucun doute un état d’enfant blessé. Il ne vous viendrait pas à l’idée de juger un enfant triste sur le bord du trottoir ? Alors, faites pareil pour vous.


7- Retour à la réalité et passage à l’action


Revenez au monde extérieur et demandez-vous quelle serait l’acte juste à poser afin de pouvoir passer à autre chose. Il n’est pas question de régler définitivement la situation, juste de nommer ce qui se passe ou d’agir si il y a nécessité.


Si les personnes incluses dans la situation ne sont pas réceptives, dites que c’est vous qui avez eu un problème.


Si au contraire vous bénéficiez d’une écoute, exprimez ce par quoi vous venez de passer. Si la réalité nécessite que vous posiez une action, posez-la.



C’est à cet endroit que se trouve le lâcher prise : lâchez prise avec la forme que votre problème à pris au moment présent. Ne cherchez pas régler la situation ou à dire que vous aviez tort ou que l’autre avait tort.


N’essayez pas d’être quelqu’un de bien, soyez vous-mêmes même si vous pensez que vous n’êtes pas beau à voir dans cet état.


Vous allez retrouver rapidement un état de paix parce que vous avez pris soin du présent. Votre futur peut donc prendre place. Ce futur est votre nouveau présent, vous avez retrouvé la capacité à être heureux.


La suite de la recette dans le prochain article.



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Vous arrive t-il d’être submergé par un scénario?

Comment faites-vous pour retrouver votre capacité à être heureux? Commentez!



 

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