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Juil 04

Dilgo Khyentse, un joyau du bouddhisme tibetain

 L’enfance hors du commun de Dilgo Khyentse


Selon la tradition au sein du bouddhisme tibétain, Dilgo Khyentse a été reconnu très jeune comme un enfant exceptionnel.


Pourtant, son père n’était pas disposé à lui accorder le droit de vivre sa mission spirituelle car il avait déjà deux garçons appelés au monastère.


Dilgo Khyentse n’aurait pas survécu à sa maladie si son père n’avait pas cédé. Il est donc entré au monastère à 11 ans et a été reconnu comme l’esprit de sagesse du premier Khyentse (Wangpo).

 

Dès l’âge de 13 ans Dilgo Khyentse entamait sa première longue retraite, suivie par d’autres jusqu’à ses 28 ans dans des grottes de montagne.


Il devint alors disciple de Jamyang Khyentsé Tchokyi Lodro, lui aussi une ré-incarnation de Khyentsé Wangpo.


Cela nous paraît toujours étrange, à nous européens, qu’un maître puisse se réincarner sous deux émanations en même temps mais c’est chose commune dans le bouddhisme tibétain.


Ce sujet est traité dans l’excellent film « Little Buddha » de Bertolucci avec Keanu Reeves dans le rôle de Bouddha.


Dans la vidéo en fin d’article, vous pourrez reconnaître à un moment Sogyal Rinpoche, lui même disciple de Dilgo Khyentse et qui joue dans le film son propre rôle de moine !


Historique


A cause de l’invasion des Chinois en 1949 et du génocide non seulement humain mais spirituel qui s’ensuivit (plus de 1 million de morts), Dilgo Khyentse a dû quitter le Tibet.


Avec sa femme et ses deux filles, il a trouvé refuge au Bouthan, Népal (à côté de Bodhanath), Sikkhim, Inde et en France!

 

Le Dalaï Lama, Dilgo et les 4 écoles du bouddhisme tibétain


Il existe quatre écoles principales incarnées par quatre grandes lignées. A la tête de l’une d’elles se trouve le Dalaï lama. Vous verrez dans ses paroles à propos de Dilgo Kyentse, combien ce dernier était universel dans sa vision et son enseignement.


Voici donc les différentes écoles:

 


  • Gelugpa par son aspect plus universitaire et philosophique
  • Sakyapa par la force de ses rituels et la transmission familiale
  • Nyingmapa plus ésotérique et où il est possible de se marier
  • Kagyupa qui met l’accent sur la pratique individuelle


Le Dalaï lama est le chef spirituel de l’école des Gelugpas et Dilgo Khyentsé Rinpoché devint le chef spirituel des Nyingmapas.


Voici ce que le Dalaï Lama dit de Dilgo Khyentse:


« Il a été un de mes principaux maîtres, surtout dans les enseignements du Dzogchen (ceci fera l’objet d’un autre article).

Il a fait des transmissions orales très rares pas seulement dans la tradition Nyingmapa mais Gélukpa, Sakyapa et Kagyupa.

C’est pourquoi je considère que Dilgo Kyentse a été très aidant dans ma pratique spirituelle.

Quand il était assis sur une chaise ou un trône, il était magnifique et impressionnant, une vraie force de la nature … et surtout il souriait tout le temps, absolument tout le temps. »


Survol du bouddhisme tibétain


La culture bouddhiste s’est établie au Tibet pendant plus de 1000 ans et a fait partie des fondements de la société tibétaine.


Pour les moines comme pour les laïques, la vie religieuse a toujours eu la place principale.


Ceci est sans doute du au fait que le bouddhisme est axé sur des pratiques très concrètes et sur un état d’être en général.


Si vous avez déjà vécu quelques temps dans un pays bouddhiste, vous pouvez sentir que cette philosophie imprègne la vie de chaque instant qu’on soit moine ou marchand.




L’altruisme passe avant le désir de compétition et le matérialisme. Il y a congruence entre la foi et les actes.


Au Népal, par exemple où les religions sont mélangées, les commerçants ont tendance à faire tenir la caisse par des bouddhistes!


Le bouddhisme tibétain, une religion athéiste !


Cette association paraît paradoxale et pourtant il n’est pas question de « Dieu » dans le bouddhisme tibétain.


Il n’y a pas de principe de création de l’univers, et donc pas de divinité créatrice dans le bouddhisme en général. C’est donc bien une religion mais sans un dieu créateur tout puissant.


Dans le bouddhisme tibétain, chaque humain possède en germe sa nature de bouddha, son soi supérieur. ll est plutôt question pour chacun de mettre en œuvre les moyens de se réaliser en étant responsable de son bonheur et de sa souffrance.


Le bouddhisme tibétain a produit bon nombre d’êtres réalisés hommes et femmes qui ont été source d’inspiration.


Tout commence par la rencontre avec un maître en qui il est possible de projeter sa confiance.


Viennent ensuite les pratiques (qui commencent par 100 000 prosternations) afin de purifier le karma puis l’étude des enseignements sur le chemin de la perfection pour soi et pour aider les autres.


Cet altruisme se retrouve dans l’expression de la non-violence envers les humains mais aussi les autres règnes.


Dans leur exil forcé, les maîtres bouddhistes ont inspiré et guidé des personnes de tous pays. Même si cela n’excuse pas le génocide, c’est pourtant le résultat direct de l’action des chinois: répandre le dharma (les enseignements).


Si on devait résumer le bouddhisme tibétain, on nommerait :


  • Apprendre à méditer
  • Travailler sur soi
  • Ouvrir son cœur

L’ œuvre de Dilgo Khyentse dans le bouddhisme tibétain.


Sa journée commençait à 4H par les pratiques. Arrivaient ensuite les dévots à qui il délivrait tous les enseignements qu’il avait accumulés au cours de ses voyages.

Il enseignait le but suprême : reconnaître la vraie nature de l’esprit.

Au cœur de tout cela, il a réussi à écrire 25 tomes d’enseignements et à construire des monastères.


Dilgo Khyentse a passé beaucoup de temps en France en Dordogne avec ses disciples européens. Le jour de sa mort, Sogyal Rinpoche raconte que le ciel a été inondé d’un magnifique arc-en-ciel en signe d’adieu.


« Tant que notre esprit est limité par nos attachements, nous ne pouvons donner que nourriture, vêtements argent ou affection, autant de choses qui, dans le meilleur des cas ne leur apporteront qu’un bonheur passager.

L’important c’est de pouvoir les libérer totalement de leur souffrance. Or ceci n’est possible qu’en suivant une voie spirituelle et en se transformant soi-même afin de devenir capable de transformer autrui.

La compassion doit s’appliquer à tous les êtres sans différence entre amis et ennemis.

Le désir de rendre les autres heureux, même ceux qui nous font du mal est la source du bonheur ultime.

Il est important de vous engager de tout votre être à atteindre la « bouddhéité » pour le bien des autres jusqu’à ce que le caractère frustrant et absurde des activités de cette vie vous apparaisse clairement.

La situation des êtres de cette époque difficile vous touchera et vous attristera profondément, et vous éprouverez une puissante détermination à vous libérer de la ronde des existences.

Si un tel sentiment prend véritablement racine en vous, il ne fait aucun doute que les qualités et les accomplissements du Grand Véhicule seront vôtres. »

Dilgo Khyentse Rinpoche


Bouddhisme tibétain et réincarnation.


Il faut dire que les adieux ne durent pas bien longtemps dans le bouddhisme tibétain !


Les monastiques font des prières toute leur vie pour pratiquer ensemble dans une autre vie. Et ça marche !


Dilgo Khyentse s’est réincarné en Dilgo Khyentse Yangsi au Nepal le 30 juin 1993.


En 2010, âgé alors de 17 ans, Dilgo Khyentsé Yangsi Rinpoché a séjourné en France dans le cadre de sa première tournée en Occident pour marquer le centenaire de sa précédente incarnation.


A Lérab Ling (centre bouddhiste français), il a été accueilli par Sogyal Rinpoché,et 1 500 autres personnes. En 1990, peu avant sa mort, il avait annoncé qu’il reviendrait en France, c’est chose faite!


Il s’est déplacé avec le petit fils de Dilgo Khyentse et Matthieu Ricard qui a longtemps été le traducteur et l’assistant de ce dernier, comme il l’est aujourd’hui pour le Dalaï Lama)


Vous pouvez voir cette vidéo à cette adresse :

Passage de Gilgo Khyentse yangsi en France en 2010


Cette même année 2010, c’est le Gyalwa Karmapa qui a rendu visite à Dilgo Khyentse Yangsi Rinpoche à Bodhnath (pour ceux qui connaissent ce temple merveilleux à côté de Kathmandou).



Qui est le karmapa ?


C’est le chef spirituel de l’école Kagyupa

A la mort du 16 éme karmapa en 1981, il fut trouvé deux 17 ème karmapas (sans doute à cause d’intrigues chinoises) mais connaissant la capacité qu’ont les maîtres à manifester deux incarnations en même temps, ce n’est pas un vrai problème.


Le premier Orgyen Trinley Dorje (1985) vit en Inde et aux US et le second, Trinley Thayé Dordjé (1983) vit en inde et vient faire des retraites en France.




Il reçoit toute la transmission de la lignée Kagyu afin de pouvoir la transmettre à son tour.


Dilgo Kyentse Yangsi n’est pas revenu en France. Par contre le 17 ème karmapa sera des nôtres en Août.


Dans le cadre de notre stage d’août  sur «Comment se libérer des mémoires cellulaires » par les nouvelles thérapies quantiques, nous avons inclus une rencontre et 3 jours d’enseignements auprès du 17 ème karmapa.


Il était initialement prévu d’aller à la rencontre du Tibet cet été pour ceux qui ont lu mon article…mais finalement c’est le Tibet qui vient à nous, pourquoi s’en priver?


Si vous êtes intéressés, du 11 au 18 août, vous pouvez trouver des renseignements en cliquant ci-dessous :

Grand stage d’été Taodyssee sur les libérations par les nouvelles thérapies quantiques


« Le jour de votre naissance, vous avez commencé à mourir : ne perdez pas un seul instant ! »
Dilgo Khyentsé Rinpotché

Je vous présente Dilgo Khyentse en images, celui que l’on considère comme une fontaine d’amour, de sagesse et de compassion.



Et vous, que vous inspire la réincarnation, doute, ineptie, indifférence ou certitude? Mettez un commentaire!

 





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